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Voyage au Canada (page 1)


Souvenirs de mes voyages au Canada
Au Canada par les hautes latitudes
Souvenirs d'histoire -- Québec

J'ai pensé que la publication de quelques-unes des notes que j'ai recueillies au cours de mes derniers voyages au Canada pourrait intéresser mes lecteurs du « Tour du Monde » d'autant plus que j'y ai pu, parcourir des régions encore méconnues des touristes.
Il y a maintenant un certain courage à entreprendre de parler de l'Amérique du Nord « mais il n'y a pas de champ moissonné et glané qui ne renferme encore un épi de blé » comme dit la maxime espagnole qui me servira d'excuses.
De France, la voie la plus confortable et la plus rapide pour franchir l'Atlantique c'est d'aller à New York par le Havre mais la plus agréable pour le touriste en quête d'émotion est de suivre l'itinéraire le plus au nord, celui que prennent les paquebots qui partent de Liverpool, longent la côte occidentale d'Irlande doublent cette île au nord, se dirigent ensuite sur les côtes américaines du Labrador passant le détroit de Belle Isle encombré d'îles de glace, doublant ainsi le nord de Terre Neuve, longeant à toute vapeur et pendant un jour l’île d’Anticosti qui attend encore les pionniers assez hardis pour mettre en valeur sa vaste surface aux trop rudes espaces… ; enfin, voici les portes du Saint Laurent, la plus grandiose voie de pénétration dans les terres américaines. Cet itinéraire réclame, par exemple, de ne pas craindre le séjour du pont du navire alors même qu’il bruine, qu’il neige, qu’il vente grand frais et que les hautes lames nous submergent fréquemment,
 Il n’y a pas en effet de traversée paisible dans ces parages mais comme on est récompensé par la contemplation de cette puissante et fougueuse nature où les eaux, les vents, les nuages semblent jouer avec notre puissant steamer comme un enfant joue avec un ballon !
Mais en réalité c’est l’homme qui est le véritable triomphateur : on le voit rigide à la barre du gouvernail, les yeux sur l’habitacle de la boussole diriger sûrement le navire vers le but proposé. On ne peut s’empêcher de songer alors que cette rude mer, presque toujours démontée, était précisément celle où longeaient, bien avant Christophe Colomb, les navigateurs du nord de l’Europe et si ces flots mobiles pouvaient parler, ils nous diraient, à défaut de l’histoire, les noms de ces téméraires qui, les premiers lui confièrent leurs frêles barques; ils nous diraient combien de ces existences humaines ils ont englouties sans jamais arrêter pour cela l’essor irrésistible qui poussait la porte de l’est vers les rivages de l’ouest !
L'amour du lucre seul n’explique pas une semblable hardiesse ; là, il faut admettre que l'attrait de l'inconnu, cette poésie âcre, sauvage, qui entoure les dangers de la lutte était, sans qu'ils s'en rendissent bien compte l'une des forces instinctives qui animaient nos ancêtres.

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