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Prospection (page 1)


Aussitôt après sa sortie de l'École des Mines, à 21 ans muni de son diplôme d'ingénieur, JJGarnier travaille pendant deux ans aux Aciéries de la Marine et des Chemins de Fer et fait des prospections en Ukraine et en Sardaigne. Nous laisserons de coté ses écrits sur ces expéditions car, au mois d'août 1863, il eut "l'honneur d'être chargé par M. le marquis de Chasseloup-Laubat , ministre de la Marine et des Colonies, des fonctions d'ingénieur, chef du service des mines de la Nouvelle Calédonie''. En premier lieu, il fallait, dans sa mission, "étudier les terrains que l'on venait de signaler comme étant aurifères et suivre ces terrains pour en déterminer les limites''.  Au mois de mars de cette même année, des chercheurs trouvèrent de l'or dès leurs premiers pas sur le territoire. Il s'agissait de deux australiens et d'un breton ancien mineur en Australie et à la nouvelle Zélande.

Seul ce dernier éleva une petite case et continua ses recherches Il travailla ferme, retournant la terre en tous sens vivant des racines que la générosité kanak lui octroyait. Fatigué de cette lutte, il abandonna enfin la lutte et s'éloigna. Á cause du manque de plaines en N.C., l'or ne pouvait être qu'en filons. Á Puebo où se trouvait le gisement le plus important, il fallait remonter à 4kms à l'intérieur des terres. Les couches argileuses aurifères recouvrent les berges d'une petite rivière torrentueuse encaissée dans une vallée profonde et un vaste entonnoir où viennent converger les parois des hautes montagnes environnantes. Il fallût fouiller dans le lit étroit de la rivière au milieu de blocs énormes mais l'invasion constante des eaux aurait nécessité dragage et barrages pour détourner la rivière ; les études de la vallée du Diahot n'ont pas été plus convaincantes et l'avenir a confirmé qu'il était sage de renoncer à ces investigations.

On s'accordait à dire, par ailleurs que la colonie nouvelle était riche en gisements de charbon. "L'Essai sur la Géologie et les ressources minérales de la Nouvelle Calédonie" publié par JJGarnier chez Dunod en 1867 distingue deux types de gisements : celui de Karigou à Koé et celui du Mont d'Or mais le peu d'étendue du terrain carbonifère, la qualité médiocre du combustible et son peu d'abondance l'amènent à déconseiller la poursuite des dépenses effectuées jusque là d'autant que le charbon de Nouvelle Zélande ou d'Australie pouvait à moindre coût être amené dans des ports à proximité des zones où il pouvait être utilisé. Les Charbonnages de Moindou ont extrait le charbon local de 1924 à 1930 mais n'ont pas survécu.

Au cours des expéditions exécutées contre une tribu, son escouade a pu recueillir quelques-uns uns des projectiles que"les naturels" leur lançaient avec des frondes. JJGarnier examine ces cailloux ovoïdes et pointus à leurs extrémités et reconnaît qu'ils sont de baryte sulfatée; un homme du pays le conduit à un filon considérable se trouvant à quelque distance de la rivière Amoï; là, il identifie d'autres projectiles de grande densité qui se révèlent être du cuivre carbonate (pierre verte) et du cuivre pyriteux et natif (pierre brillante). Il fait pratiquer quelques coups de mine dans cette zone et également à l'île Ducos où il avait remarqué ce même type de minéraux. Dans la plaine de Khouen, on trouve un affluent de la rivière Macéa dont les eaux jaunies par l'oxyde de fer contiennent en dissolution une forte proportion de sulfate de protoxyde de fer que dénonce leur saveur astringente et analogue à celle de l'encre. Il trouve également du minerai de fer sur la côte orientale sous forme de montagnes de fer oxydé s'élevant au bord de la mer dans le fond de ports très surs dont il envisage l'envoi rentable à Sydney.

En parcourant le Mont d'or dans plusieurs sens, il rencontre un peu partout des amas de minerai de chrome d'une exploitation facile, seulement mélangés à une argile tendre. Sur trois pages, il fait le calcul du prix de revient d'une tonne de ce minerai tenant compte de la composition et de sa richesse en chrome des frais de chargement, du fret jusqu'en Europe et conclut que "l'exploitant aurait même encore un grand avantage avec un prix de transport maximum de 100 F la tonne puisqu'elle vaut à Paris environ 200 F la tonne".

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