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Voyage aller (page 1)


Le 1° septembre 1863, Jules Garnier reçoit une réponse à sa lettre du 25 Août : Le Ministère de la Marine et des Colonies dont il dépend désormais lui précise les termes de son ordre de mission, les détails sur son voyage, son escale à Sydney etc. Ce fut le 28 Septembre 1863 qu'il s'embarqua à Marseille sur le bateau à vapeur anglais qui emportait vers l'Inde et l'Extrême Orient, l'île Maurice et l'Australie les dépêches de l'Europe. Le 30 le bateau relâchait à Malte puis abordait Alexandrie le 4 Octobre.
Se rappelant son départ à 23 ans vers l'inconnu il écrit "Cette sécurité des voyages en paquebots à vapeur n'entrait cependant pour aucun compte dans la détermination que j'avais prise d'accepter du ministre, M. le marquis de Chasseloup-Laubat une mission d'exploration à la Nouvelle Calédonie; au contraire même, si je n'eusse pas eu l'espoir de me trouver en face de difficultés et de périls plus grands, il est probable que mon humeur aventureuse m'aurait détourné de cette entreprise; mais j'entrevoyais, dans cette Océanie si peu connue, au milieu de sa belle nature et de ses habitants anthropophages, sur cet océan Pacifique, si calme ou si terrible de quoi satisfaire pleinement l'ardent désir de luttes, d'études nouvelles et variées qui agitaient mon imagination de vingt ans".

Trente ans après la publication de son récit d'exploration, Jules Garnier, dans une réédition raconte le départ vers l'aventure : "Au commencement de ce siècle, un voyage en Océanie était encore une très grave entreprise. Les uns exaltaient le courage de ceux qui osaient en tenter l'aventure, les autres blâmaient leur témérité; quant au voyageur, il devait avoir un cœur de Spartiate pour ne point faiblir lorsque tous les siens qui pensaient ne plus le revoir, lui adressaient leurs adieux pleins de larmes; mais lorsque, déjà en pleine mer, il ne voyait plus la France que comme une ligne brumeuse à l'horizon, et que, reportant ses regards sur ses compagnons, il ne trouvait que des visages inconnus, indifférents, endurcis par une vie de fatigues et de dangers, tout semblait s'assombrir dans son imagination; cette immensité immobile, la mer, qui ne laissait à son navire aucun instant de repos, n'excitait plus son admiration; il trouvait la vague monotone, la brise froide et humide et si son amour propre n'eut parlé trop haut, il se serait volontiers écrié : "Que suis-je venu faire dans cette galère!".

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